TESTAMENT AUTOUR D'UNE ROSE

Je devrais m'arrêter de boire
De picoler ça me rend malade
Je plonge je suis au désespoir
Je crève je suis en rade,

Je ne suis plus rien j'ai plus d'envie
Je me laisse aller c'est mauvais signe
Je ne crois plus en la vie
Et je noie dans le vin ma guigne,

Je ne suis qu'un chien un moins que rien
Un pauvre imbécile qui n'arrête pas de boire
J'ai perdu toute confiance au destin
Et dans mon verre je broie du noir,

Il n'y a plus rien c'est vide c'est désespérant
Peu à peu je meurs c'est inattendu
Je disparais c'est vraiment troublant
Noyé à jamais dans un tonneau de Malibu.

Il y a trente ans de cela
Depuis j'ai oublié ton nom
Je me souviens juste de ton sourire
Et de tes yeux
De la couleur de ton âme
Tu étais belle comme la rosée au Printemps
Tu avais une voix pure comme l'eau de roche
Tes mains étaient plus fines qu'un ange
Tu étais assise en vis-à-vis de moi
Tu ne regardais rien d'autre qu'un magazine
Tu semblais absorbée dans ta lecture
Je n'osais pas te déranger
Un moment je t'ai demandé du feu
Pour allumer ma cigarette
Tu m'as répondu que tu ne fumais pas
Que tu étais désolé
J'ai rangé mon paquet
Et je me suis excusé de t'avoir dérangé
Tu m'as alors dit que ce n'était pas bien grave
Et nous avons parlé d'autre chose
Des articles que tu étais en train de lire
Des villes des villages que nous traversions
De ta vie un peu de la mienne surtout
Tu m'écoutais parler sagement assise
Sans montrer le moindre signe d'impatience
Ton regard brillait de tant de compassion
A mon égard j'en étais ému
J'ai alors pris mon visage entre mes mains
Et je me suis mis à pleurer
Tu m'as mis la main sur l'épaule
En me disant que tout allait bien
Que ce n'était rien
Tu avais trouvé les mots justes
Et j'ai séché mes larmes
Tu avais raison
Puis le train s'est arrêté en gare
Je suis descendu sur le quai
Et le train est reparti
Je ne t'ai jamais revu depuis
Mais tu as éclairé mon âme ce jour-là
Il y a trente ans
Dans ce compartiment
Et cela je m'en souviendrais toute ma vie
Même si je n'ai jamais su ton nom.

Bénis soient les gueux
Forcés à marcher sur le chemin creux
Toujours en souffrance
Pétris d'innocence

Cherchant un repère ou une balise
Un coin tranquille pour poser leurs valises
Ils ont tant marché
Ils sont fatigués

Ils voudraient se reposer
Tant ils sont fatigués de marcher
Mais ils sont condamnés à avancer
Car la société leur refuse d'entrer

Dans les villes ils ne sont pas les bienvenus
Ils errent alors comme des exclus
En rêvant un jour d'avoir leur revanche
De pendre tous ces bourgeois à une branche

De faire rendre gorge aux possédants
De faire trembler les puissants
Une révolte ordinaire
Une grande joie populaire

Ce jour viendra ils l'espèrent
Jour de gloire et de lumière
Les exclus, les marginaux dans la rue
Prenant le pouvoir assurant eux-mêmes leur salut.

Testament numérique

Des cris sont parfois lancés
Du haut des falaises des corps sont jetés
On a beau savoir voler
On finit toujours par s'écraser

La vie, parfois, ressemble à une chute
Terrible, sans filet et sans parachute
On se lève, on combat, on lutte
Mais on finit par perdre nos disputes.

Et l'on gémit par crainte de crever
Au milieu de tous ces dépravés,
De cette cour de dégénérés,
On a plus qu'une envie, s'exiler.

Hors de l'univers,
On fuit trop de lumière,
A quoi bon mener la guerre
Si c'est pour finir sous terre.

Mes sens touchent à l'ozone de ma mémoire
J'ai tellement peur ne plus y voir
Que je voudrais encore m'accrocher au firmament
Pour fuir l'espace et oublier le temps

Mes souvenirs se troublent et se confondent
Et le doute m'envahit, la passion m'inonde
Rien ne va plus et je sombre dans la souffrance
C'est comme un vide sans fond, une absence

Mes sensations se font plus rares, je sens que je faiblis
Et peu à peu, sans souffrir, je perds pied à la vie
Mes sentiments s'écrasent comme un bloc de glace
Je ne suis plus que l'ombre d'un humain, mon cœur trépasse

Mes sens se confondent, ma mémoire s'évanouit
Je meurs silencieux, calme et sans bruit
Mon horizon s'étouffe, il fait déjà nuit et froid
La mort m'enveloppe et me prend dans ses bras.

Pour marcher il faut deux pieds,
Deux mains pour aimer
Et une tête pour apprendre
Une bouche pour t'embrasser

Un cœur pour te comprendre
Un sourire pour te répondre
Et dans le secret de mon monde
Des mots doux pour correspondre

Des doigts caressant ta chevelure blonde
Des bras pour t'enlacer de plus près
Et des lèvres pour mieux te baiser
Un nez pour te faire sentir que tu me plais

Tous les délices du monde à tes pieds
Ma douce amie à toi je te les donne
Pour en jouir avec toi toute l'éternité
Deviens ma reine, sois ma madone.

Souvenirs de collège,
Combien vous m'êtes chers !
Quand l'un de vous m'assiège,
La muse me protège,
Et m'accorde des vers.

Quand le présent me lasse
De son poids étouffant,
Au passé qui s'efface
Je recherche la trace
De mes plaisirs d'enfant.

A ma voix qui l'appelle,
La souvenance alors
Arrive fraîche et belle,
Et de sa main fidèle
M'ouvre tous ses trésors.
Ma muse heureuse y puise
Des vers à pleine main,
Et rêveuse, à sa guise,
Elle tourne, elle aiguise
La strophe ou le refrain.

Aujourd'hui, Dame Verte,
Oh ! viens me visiter !
Par ma fenêtre ouverte ,
Dans ma chambre déserte
Entre, viens t'abriter.

Fée aimable et propice,
Voltige autour de moi!
Déjà mon front se plisse,
Fais que je rajeunisse
Pour mieux parler de toi.

Une alouette faisait trempette
Dans une rivière aux eaux claires
Elle trempait son beau plumage
Tout en soignant son image

Sa besogne achevée, elle s'en retourna aux champs
Et sur son brin de blé elle chantait la ritournelle
Elle trouvait la terre tellement belle
Qu'elle la célébrait en battant des ailes

Et tous les promeneurs, enchantés
S'arrêtaient pour l'écouter
Un si beau chant qui monte dans l'air
A le don exquis d'égayer l'atmosphère

Il n'y a plus de crise, ni de guerres,
C'est la paix du monde sur la Terre
Que Dieu dans sa grande sagesse
Épargne les alouettes de la détresse.

J'étais partout

Je cherchais ton nom
Dans des bulles de savon
Je ne savais comment y faire
C'est tellement large la terre

J'ai ouvert mes coffres à trésors
Et ensemencé l'aurore
Sur l'horizon il y avait dessiné
Ton visage, douce liberté

Passion fugace et indomptée
Combien je t'ai aimée
Toi la captive de mon essence
Pour toi j'ai vendu mon innocence

Je te cherche alors partout
Dans la poussière et dans la boue
Je crie à genoux ton nom perdu
Mon amie qui ne reviendra plus.

On aimerait parfois que les choses soient plus belles. Que les roses soient encore plus rouges quand on s'émerveille. Qu'elles chantent quand nous sommes en pleurs. Nous aimerions souvent que le monde se compose autour de notre personne.
Mais point nous est donné ce miracle.
Parce que nous sommes des hommes. Et dans sa juste bonté le Créateur nous a donné une étoile. Une petite étoile. Une étoile de cristal qui brille au fond de notre âme. Elle est là et compose sur sa harpe de cristal. Il suffit d'incliner la tête pour l'entendre.
Quant tu es triste et que la mélancolie te gagne. Que tu te sens seul. Que la vie n'a plus aucun sens pour toi. Que ce monde te semble fade. Alors penche la tête et écoute.
Ecoute ton étoile.
Elle te susurre des mélodies heureuses. Des mélodies éternelles. Des chants d'amour et d'espoir. De ces odes qui renaissent après l'orage. Des chants composés au temps des amours interdites. De ces vers qui accompagnent les Hommes quand il sont seuls, le soir.
Tu n'as plus de raison d'avoir peur. Tu n'a plus de raison de t'inquiéter ni de t'en faire. Une amie est là, un ange est à tes côtés, il veille sur toi. Pourquoi crains-tu la vie ? Profite de la chance et de la bonne fortune. En toi tu as un trésor.

Et ce trésor, c'est ton étoile.

Alors tu vas à la cuisine. Tu te fais un café. Pas trop fort. Sans sucre. Tu regardes les nouvelles du jour. Elles sont moroses comme toujours. Mais tu n'en as cure. Finies pour toi les tortures, les mésaventures. Ceci n'est plus ton affaire. Puisqu'aujourd'hui tu es heureux.
Tu chantes. Tu as bien raison. Chanter nous maintient en vie. Rire aussi. Alors tu ris. Tu ris tellement fort que les voisins ne sont pas contents. Ils te le font savoir. Mais tu t'en fous et tu ris plus fort. Il n'y a plus rien qui existe. Plus rien que toi et ton soleil. Ce soleil qui t'éclaire. Qui t'éclaire et qui te fais chanter.
Tu quittes alors la table. Tu t'habilles. Tu pousses la porte, te voilà dehors.

Et le soleil brille encore.

Et toi tu continue de chanter.

Ils sont contrôlés en permanence, sur la route, au stationnement. C'est le quotidien de qui veut continuer le voyage. Pourtant, ce sont tout simplement des hommes, avec leurs qualités et leurs défauts. Eux-mêmes le disent : chez eux, c'est comme chez vous, il y a des bons et il y a des mauvais.

Ces voyageurs ne sont-ils pas nos frères malgré tout ? Si nous avons à les aborder, ce n'est pas avec la main fermée, ce n'est pas avec le poing, mais avec une main ouverte. Alors la main de l'homme que nous aurons en face de nous viendra serrer la nôtre. Nous y lirons tout d'abord, un peu de crainte, mais très vite ce regard sera le reflet d'une confiance et peut-être celui d'un contact amical.

"Oui mais de quoi vivent-ils ?"

Tous les jours, ou presque, nous croisons des gens d'autres ethnies et pourtant, nous ne nous posons pas cette question.

En ce qui concerne les gens du voyage, sédentarisés ou non, ils exercent des métiers très divers. Ils peuvent être commerçants ambulants, luthiers, canneurs de chaises, artistes peintres, prêtres, vanniers, musiciens, ferrailleurs, forains, récupérateurs, sculpteurs, lutteurs, boxeurs, pasteurs, écrivains, voyants, chaudronniers, saisonniers, etc. Pour vivre - ou survivre - ils exerceront et s'adapteront à bien d'autres métiers encore.

Chez les gens du voyage, l'hospitalité est la qualité première.

Lorsqu'une famille a de gros soucis d'argent, les autres familles, le clan, le groupe, se cotisent et lui viennent en aide. La famille est très soudée. Chacun témoigne son grand respect aux anciens. On ne mettra jamais ces derniers dans une maison de retraite, ils resteront dans la famille. Quant aux enfants, ils sont les rois. Bien sur, ils seront grondés et réprimandés s'ils font des bêtises, mais jamais frappés ou alors exceptionnellement.

En fait, le gros problème avec les gens du voyage vient du stationnement.

La loi de 1969 a apporté de grandes améliorations en ce qui concerne le stationnement et les contrôles. Et puis il y a aussi la circulaire de 1986 qui précise certains droits relatifs aux gens du voyage. Et la loi de 1990 qui, théoriquement, met dans l'obligation les communes de plus de 5 000 habitants à posséder un terrain de stationnement.

Mais les maires tentent bien souvent de contourner la loi et ne la respectent pas toujours.

Malgré toutes les difficultés rencontrées, les gens du voyage préfèrent leur genre de vie au nôtre. Ne les forçons pas à se sédentariser, pas plus que nous souhaitons vivre leur nomadisme.

Vivre libre, c'est un choix.

Tous les souvenirs sont éteints
Les mots ne sont plus que des roses
Agités d'affreuses thromboses,
Ainsi s'achève mon douloureux destin.

Parmi vous, ce soir, je meurs
Atroce souffrance de celui qui part
Pas le temps de vous dire au revoir
Je vous garderais toujours en mon cœur.

Je ne reverrais plus mes chères étoiles
Quand la nuit, béante, m'aura enveloppé
Quand sur mes yeux clos on aura baissé le voile
Finies pour moi les grandes courses d'été.

Adieu au monde, adieu pour toujours,
Déjà le soir me montre le chemin
Je m'en vais, avec le souvenir de votre amour
Il n'y aura désormais plus de lendemain.

O Lux Aeternitatis
Deduc me in tenebris
Nunc quis contra
Sine me exspectare ostendit veritatem

Im 'iustus struem carnis
Sim futurus putrescet
Mea fata volunt in inferno
Quamquam ego
Erat vir bonus
Sed decernet.

Ego nisi humana.

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Traduction :

Spoiler:

C'est une femme que j'ai tant aimée
Elle était délicieuse et bien habillée
Toujours aimable et aussi fraiche qu'une rose
Et aussi innocente que la plus vénérable des choses

Dans sa candeur elle m'aimait comme une enfant
Et moi je l'aimais profondément croyant en ses serments
Je n'imaginais pas un seul instant qu'elle puisse me tromper
J'étais trop heureux de vivre à ses côtés

Mais un jour cela est arrivé
Elle est partie avec un autre, un nouvel élu mieux habillé
Qu'avait-il de moi sinon l'apparence
Ma colère était aussi grande que ma souffrance

J'aurais voulu les tuer tous les deux, me venger de l'affront
J'étais en rage et je maudissais leurs noms
Mais je n'osais pas agir
Parce que je ne sais pas occire

Je me suis tu, c'est le mieux que je sache faire
J'ai tourné la page sans chercher à regarder en arrière
Et depuis toujours je cherche encore la perle rare
Sans plus espoir d'y croire.

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Illa mulier tantum me amare
Etiam nibh felis ac
Et ita noua, ut semper amica rosa
Et simplices sicut in gravissimis rerum

Sicut dilexit me puero in libertas
Credit in eum vehementer: et dilexi iureiurando
Non putet se posse errare paululum
Ego eram sic gauisus convivemus

Accidit autem quadam die
Item reliquit aliam novi electi optime vestitus
Quid fiet, si uideretur
Tanta ira mea dolorem meum

Occidere uolui utroque vindicare iniuriam
Maledictus furor eorum in me et ego
At non est
Quia nescio occidere

EGO got vos scio suus 'optimus
Verti page experti, respicere
Et tamen semper expectantes gemma
Aliquam spem credere.

Si du soir au matin
Tu trembles en songeant à ton existence
Alors ne retiens rien
Et laisse-toi porter par la souffrance

Les vagues de la vie t'emmèneront au loin
Sans réfléchir tu parcoureras des milliers de kilomètres
Des espaces s'ouvriront, t'indiquant le chemin
Il te suffit juste de chausser tes guêtres

Mais rien ici bas te retiens plus longtemps
Ni la gloire, ni la fortune, ni le pouvoir
Rien, laisse donc tes rêves s'envoler dans le vent
Et poursuis ta route du matin jusqu'au soir

Un jour, le soleil brilleras pour toi
Et l'horizon moins lourd se dévoilera enfin
Un jour, toi petit d'homme, tu comprendras
Et alors tu pourras nommer ton destin.

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Si de nocte mane
Contremisce cogitatione tua te esse
Ideo ne quisquam meminisse
Et asportari te de dolore

Ut vitae usque in undis
Nulla ullamcorper purus ut volutpat milia
Patefacio tractus, annuntiantes vobis iter
At ille iustus have ut loco in vestri genual

Sed nihil in hoc mundo diutius tenuit
Nec fama nec fortuna, nec potest
Nihil itaque in fugam somnia vestra venti
Et persequetur te a mane usque ad noctem

Unum diem sol lucebit vobis
Et levius horizon revelare
Quodam die, ut homunculus, vos intellegere
Iam vos can nomen vestri sortem.

Tu sais, mon cœur ne t'appartient pas
Inutile de me retenir dans tes bras
Je ne suis pas ton valet, tu n'es pas mon esclave
Je préfère l'amour libre et sans entraves

T'avoir dans mon lit pour un soir est suffisant
Pourquoi devrions-nous vivre ensemble éternellement ?
Je t'aime le temps d'une rose
Pas la peine d'attendre que nos serments se sclérosent

Je veux juste jouir de ta beauté
Avant que nous soyons trop vieux pour en profiter
Ce temps passe si vite, il est éphémère
Et puis, il y a tant d'autres choses à faire

Je ne te propose donc pas un contrat
Nous sommes libres, toi et moi
Va, vis ta vie et parcoure le chemin
Aime qui tu veux, sans retenue et sans lendemain.

Elle est belle ta vie
Moi la mienne elle est pourrie
Je ne suis qu'un affreux cauchemar
Plus rampant qu'un cafard

Je suis qu'une ombre, un parasite miteux
Une sorte de néant mystérieux
Et je me traine dans le noir
Sans plus y croire

Je crèverais de solitude
Ma vie n'est que décrépitude
Une longue chevauchée de peine
C'est tout ce que je traine

Un jour on me foutra dans le trou
Oublié de tous et de vous
Et sur ma tombe en lettres d'or on écrira
Ci-git un imbécile qui se prenait pour un roi.