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 Victor Hugo

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Héra Carter O'Brien
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Héra Carter O'Brien


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MessageSujet: Victor Hugo   Victor Hugo Icon_minitimeSam 25 Juil 2009 - 10:54

Victor Hugo Hugo


Tu me vois bon charmant et doux ...

Tu me vois bon, charmant et doux, ô ma beauté ;
Mes défauts ne sont pas tournés de ton côté ;
C'est tout simple. L'amour, étant de la lumière,
Change en temple la grotte, en palais la chaumière,
La ronce en laurier-rose et l'homme en demi-dieu.
Tel que je suis, rêvant beaucoup et valant peu,
Je ne te déplais pas assez pour que ta bouche
Me refuse un baiser, ô ma belle farouche,
Et cela me suffit sous le ciel étoilé.
Comme Pétrarque Laure et comme Horace Églé,
Je t'aime. Sans l'amour l'homme n'existe guère.
Ah ! j'oublie à tes pieds la patrie et la guerre
Et je ne suis plus rien qu'un songeur éperdu.

Victor HUGO (1802-1885)


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MessageSujet: Re: Victor Hugo   Victor Hugo Icon_minitimeDim 2 Aoû 2009 - 10:45

Très grand auteur.

Peut-être le meilleur d'entre tous. Un véritable monument.

Merci, Héra. sunny
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MessageSujet: Re: Victor Hugo   Victor Hugo Icon_minitimeVen 23 Sep 2011 - 18:20

Oui, c'est axcatement ce que notait George Sand au sein de ses nombreuses correspondances qui se chiffrent à plus de 25,000 lettres tout l'monde le sait...


Je suis aussi en accord avec vous deux; Victor Hugo s'avère l'un des plus grands qui ait su porter la plume!




Victor HUGO (1802-1885)



C'est l'être extrême.
Dieu, c'est le jour sans borne et sans fin qui dit : j'aime.
Lui, l'incommensurable, il n'a point de compas ;
Il ne se venge pas, il ne pardonne pas ;
Son baiser éternel ignore la morsure ;
Et quand on dit : justice, on suppose mesure.
Il n'est point juste ; il est. Qui n'est que juste est peu.
La justice, c'est vous, humanité ; mais Dieu
Est la bonté. Dieu, branche où tout oiseau se pose !
Dieu, c'est la flamme aimante au fond de toute chose.
Oh ! tous sont appelés et tous seront élus.
Père, il songe au méchant pour l'aimer un peu plus.
Vivants, Dieu, pénétrant en vous, chasse le vice.
L'infini qui dans l'homme entre, devient justice,
La justice n'étant que le rapport secret
De ce que l'homme fait à ce que Dieu ferait.
Bonté, c'est la lueur qui dore tous les faîtes ;
Et, pour parler toujours, hommes, comme vous faites,
Vous qui ne pouvez voir que la forme et le lieu,
Justice est le profil de la face de Dieu.
Vous voyez un côté, vous ne voyez pas l'autre.
Le bon, c'est le martyr ; le juste n'est qu'apôtre ;
Et votre infirmité, c'est que votre raison
De l'horizon humain conclut l'autre horizon.
Limités, vous prenez Dieu pour l'autre hémisphère.
Mais lui, l'être absolu, qu'est-ce qu'il pourrait faire
D'un rapport ? L'innombrable est-il fait pour chiffrer ?
Non, tout dans sa bonté calme vient s'engouffrer.
On ne sait où l'on vole, on ne sait où l'on tombe,
On nomme cela mort, néant, ténèbres, tombe,
Et, sage, fou, riant, pleurant, tremblant, moqueur,
On s'abîme éperdu dans cet immense coeur !
Dans cet azur sans fond la clémence étoilée
Elle-même s'efface, étant d'ombre mêlée !
L'être pardonné garde un souvenir secret,
Et n'ose aller trop haut ; le pardon semblerait
Reproche à la prière, et Dieu veut qu'elle approche ;
N'étant jamais tristesse, il n'est jamais reproche,
Enfants. Et maintenant, croyez si vous voulez !
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MessageSujet: Les Contemplations   Victor Hugo Icon_minitimeJeu 26 Jan 2012 - 0:01

Victor Hugo


Victor Hugo Victor11


Victor Hugo naquit à Besançon un 26 février 1802 et son voyage terrestre s'est terminé un 22 mai 1885 à Paris.

Sa mère fut Sophie Trebuchet ; 19 juin 1772 - 27 juin 1821.

Son père fut le général d'Empire Joseph Léopold Sigisbert Hugoné ; 15 novembre 1773 - 29 janvier 1828.


Citation :

"Poète, romancier, dramaturge, critique, Victor Hugo est, certes, un auteur d’une stature incomparable et inégalée. Sa devise « Ego Hugo !», qui traduit son orgueil légendaire (sa mégalomanie, selon ses détracteurs), a poussé Jean Cocteau à écrire que « Victor Hugo était un fou qui se croyait Victor Hugo !». Il n’en reste pas moins qu’à l’âge de trente ans, Victor Hugo, à la tête du mouvement romantique, avait révolutionné le théâtre et inventé une nouvelle langue poétique, et qu’à cinquante ans il eut le courage d’abandonner sans hésiter une existence confortable et une situation acquise pour l’exil, au nom de la résistance à la dictature de Napoléon III."
Source Wink



Elle était pâle, et pourtant rose...
Recueil : Les Contemplations


Elle était pâle, et pourtant rose,
Petite avec de grands cheveux.
Elle disait souvent : je n'ose,
Et ne disait jamais : je veux.

Le soir, elle prenait ma Bible
Pour y faire épeler sa sœur,
Et, comme une lampe paisible,
Elle éclairait ce jeune cœur.

Sur le saint livre que j'admire
Leurs yeux purs venaient se fixer ;
Livre où l'une apprenait à lire,
Où l'autre apprenait à penser !

Sur l'enfant, qui n'eût pas lu seule,
Elle penchait son front charmant,
Et l'on aurait dit une aïeule,
Tant elle parlait doucement !

Elle lui disait: Sois bien sage !
Sans jamais nommer le démon ;
Leurs mains erraient de page en page
Sur Moïse et sur Salomon,

Sur Cyrus qui vint de la Perse,
Sur Moloch et Léviathan,
Sur l'enfer que Jésus traverse,
Sur l'éden où rampe Satan.

Moi, j'écoutais... Ô joie immense
De voir la sœur près de la sœur!
Mes yeux s'enivraient en silence
De cette ineffable douceur.

Et, dans la chambre humble et déserte,
Où nous sentions, cachés tous trois,
Entrer par la fenêtre ouverte
Les souffles des nuits et des bois,

Tandis que, dans le texte auguste,
Leurs cœurs, lisant avec ferveur,
Puisaient le beau, le vrai, le juste,
Il me semblait, à moi rêveur,

Entendre chanter des louanges
Autour de nous, comme au saint lieu,
Et voir sous les doigts de ces anges
Tressaillir le livre de Dieu !


Victor Hugo



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Dernière édition par Marquise des Loups le Jeu 26 Jan 2012 - 0:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Dernière gerbe   Victor Hugo Icon_minitimeJeu 26 Jan 2012 - 0:19

La poésie de Victor Hugo (1802-1885)


C'était la première soirée

Recueil : Dernière gerbe


C'était la première soirée
Du mois d'avril.
Je m'en souviens, mon adorée.
T'en souvient-il ?

Nous errions dans la ville immense,
Tous deux, sans bruit,
A l'heure où le repos commence
Avec la nuit !

Heure calme, charmante, austère,
Où le soir naît !
Dans cet ineffable mystère
Tout rayonnait,

Tout ! l'amour dans tes yeux sans voile,
Fiers, ingénus !
Aux vitres mainte pauvre étoile,
Au ciel Vénus !

Notre-Dame, parmi les dômes
Des vieux faubourgs,
Dressait comme deux grands fantômes
Ses grandes tours.

La Seine, découpant les ombres
En angles noirs,
Faisait luire sous les ponts sombres
De clairs miroirs.

L'oeil voyait sur la plage amie
Briller ses eaux
Comme une couleuvre endormie
Dans les roseaux.

Et les passants, le long des grèves
Où l'onde fuit,
étaient vagues comme les rêves
Qu'on a la nuit !

Je te disais : - " Clartés bénies,
Bruits lents et doux,
Dieu met toutes les harmonies
Autour de nous !

Aube qui luit, soir qui flamboie,
Tout a son tour ;
Et j'ai l'âme pleine de joie,
ô mon amour !

Que m'importe que la nuit tombe,
Et rende, ô Dieu !
Semblable au plafond d'une tombe
Le beau ciel bleu !

Que m'importe que Paris dorme,
Ivre d'oubli,
Dans la brume épaisse et sans forme
Enseveli !

Que m'importe, aux heures nocturnes
Où nous errons,
Les ombres qui versent leurs urnes
Sur tous les fronts,

Et, noyant de leurs plis funèbres
L'âme et le corps,
Font les vivants dans les ténèbres
Pareils aux morts !

Moi, lorsque tout subit l'empire
Du noir sommeil,
J'ai ton regard, j'ai ton sourire,
J'ai le soleil ! "

Je te parlais, ma bien-aimée ;
ô doux instants !
Ta main pressait ma main charmée.
Puis, bien longtemps,

Nous nous regardions pleins de flamme,
Silencieux,
Et l'âme répondait à l'âme,
Les yeux aux yeux !

Sous tes cils une larme obscure
Brillait parfois ;
Puis ta voix parlait, tendre et pure,
Après ma voix,

Comme on entend dans la coupole
Un double écho ;
Comme après un oiseau s'envole
Un autre oiseau.

Tu disais : " Je suis calme et fière,
Je t'aime ! oui ! "
Et je rêvais à ta lumière
Tout ébloui !

Oh ! ce fut une heure sacrée,
T'en souvient-il ?
Que cette première soirée
Du mois d'avril !

Tout en disant toutes les choses,
Tous les discours
Qu'on dit dans la saison des roses
Et des amours,

Nous allions, contemplant dans l'onde
Et dans l'azur
Cette lune qui jette au monde
Son rayon pur,

Et qui, d'en haut, sereine comme
Un front dormant,
Regarde le bonheur de l'homme
Si doucement !


Victor Hugo



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MessageSujet: Les contemplations   Victor Hugo Icon_minitimeJeu 26 Jan 2012 - 0:23

La poésie de Victor Hugo (1802-1885)


Il faut que le poète
Recueil : Les contemplations


Il faut que le poète, épris d'ombre et d'azur,
Esprit doux et splendide, au rayonnement pur,
Qui marche devant tous, éclairant ceux qui doutent,
Chanteur mystérieux qu'en tressaillant écoutent
Les femmes, les songeurs, les sages, les amants,
Devienne formidable à de certains moments.
Parfois, lorsqu'on se met à rêver sur son livre,
Où tout berce, éblouit, calme, caresse, enivre,
Où l'âme à chaque pas trouve à faire son miel,
Où les coins les plus noirs ont des lueurs du ciel,
Au milieu de cette humble et haute poésie,
Dans cette paix sacrée où croit la fleur choisie,
Où l'on entend couler les sources et les pleurs,
Où les strophes, oiseaux peints de mille couleurs,
Volent chantant l'amour, l'espérance et la joie,
Il faut que par instants on frissonne, et qu'on voie
Tout à coup, sombre, grave et terrible au passant,
Un vers fauve sortir de l'ombre en rugissant !
Il faut que le poète aux semences fécondes
Soit comme ces forêts vertes, fraîches, profondes,
Pleines de chants, amour du vent et du rayon,
Charmantes, où soudain l'on rencontre un lion.


Victor Hugo


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MessageSujet: Re: Victor Hugo   Victor Hugo Icon_minitimeMer 15 Fév 2012 - 14:52

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"Mes vers fuiraient, doux et grêles,
Vers votre jardin si beau,
Si mes vers avaient des ailes
Des ailes comme l'oiseau."

de Victor Hugo
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MessageSujet: Victor Hugo : Le Rhin, lettre XIV   Victor Hugo Icon_minitimeLun 18 Juin 2012 - 22:20