Ma reine de la nuit
Ô belle ténébreuse !
Un regard suffit
A combler l'heure vaniteuse
Et te chanter, à tes pieds,
Cette oraison singulière
A seul fin de t'envoûter,
T'emporter hors de la Terre
Loin de ces miasmes morbides
Où l'imagination, rendue stérile,
Laisse des rêves creux et vides
Au goût amer de bile
Sans se mentir, rapprochons-nous,
Sois ma muse, ma toute divine,
Je t'emporterais, de Cythère à Corfou,
A l'heure où fleurissent les aubépines.